De l’électricité dans l’air
Le marché de l’éolien domestique passe à la vitesse supérieure. La technique s’adapte à la demande des particuliers et plus de 200 000 foyers en France auraient vocation à utiliser du petit éolien. Mais au-delà des intentions écocitoyennes, reste la question de rentabilité.

eolienne_axe_horizontalL’éolienne Kestrel e400i distribuée par la société Sylvidra energy est la dernière de la gamme Kestrel (constructeur Afrique du Sud). Sur un site propice, elle peut générer l’essentiel des besoins pour un foyer (hors thermique). Par son système de pales à pas variables qui régulent la vitesse de rotation, cette éolienne reste productive même par les vents les plus forts (60 m/s) contrairement aux modèles concurrents qui entrent en protection. Puissance max 3,3 kW.

eolienne_axe_verticalNoveol, concepteur français d’éolien innovant, conçoit et commercialise la Nov’éolienne, une éolienne à axe vertical design et silencieuse dont la forme unique permet l’exploitation de tous les vents. Le modèle Family est à destination principale des particuliers : sa production annuelle de 3 500 kWh correspond aux besoins électriques d’un foyer moyen de 4 personnes en France (hors chauffage).

Le petit éolien poursuit sa progression
Convictions environnementales, lien affectif avec Éole, souci d’économie d’énergie ou anticipation sur les hausses prévisibles du coût des énergies, les particuliers défendent leurs motivations. Mais investir dans une éolienne, c’est aussi la rentabiliser.
Les études d’implantation sont essentielles. De plus en plus de professionnels proposent des diagnostics en amont. Généralement, ils se basent sur les stations de Météo France pour évaluer le potentiel vent du site. Mais, il est conseillé de compléter ces études par une prise en compte de la topographie et de la présence éventuelle d’écrans comme la forêt ou des bâtiments à proximité.

Petit éolien, d’où vient le vent
carte_eolienLa rentabilité d’une éolienne varie selon les régions de France (voir carte ci-contre). À Narbonne, elle sera efficace presque partout. À Dijon, il faudra l’installer en haut d’une colline pour qu’elle produise suffisamment. La puissance, la fréquence et la régularité des vents sont les facteurs essentiels pour l’exploitation optimale de la ressource éolienne. À moins de 15 km/h de moyenne annuelle, l’installation est peu conseillée. À cette pré-étude quelques interrogations sont complémentaires : le sens des vents dominants, les reliefs (naturels ou humains) se trouvant sur leurs passages, les données des services locaux de météorologie. L’achat d’un anémomètre est recommandé. Le recours à un bureau d’études est également préconisé et peut, si nécessaire, convaincre votre banque du bienfondé de votre projet éolien. Si la production d’une éolienne dépend de la vitesse du vent, elle dépend aussi du rendement du rotor (partie tournante) et de la surface balayée par les pales. Si l’on augmente leur longueur de 40 %, la puissance disponible double. Si la vitesse du vent double, la puissance disponible est multipliée par 8.

Le réseau des énergies
Le vent entraîne les pales dans un mouvement circulaire. Le rotor est actionné à son tour par le mouvement des pales, et permet au générateur de créer un courant électrique alternatif. Cette énergie qui sort de l’éolienne n’est pas directement exploitable car le courant alternatif est variable en tension et en fréquence. Il faut le transformer.
L’installation diffère selon l’autonomie choisie. En autonomie partielle, l’électricité produite est remise sur votre propre circuit d’alimentation. En plus de subvenir à vos besoins, elle charge des batteries de secours. Si l’éolienne ne produit pas assez pour combler vos consommations, le réseau EDF prend alors le relai.
Dans le cas d’une autonomie totale, le courant produit par l’éolienne est acheminé et redressé en courant continu pour être stocké dans des batteries. Par la suite, l’énergie est déstockée pour être utilisée en courant continu ou en courant alternatif via un onduleur qui permet la reconversion en 230 V et 50 Hz. Le procédé technique est au point mais le secteur d’activité n’a pas encore explosé, selon William Mazol, conseiller-énergie au Creaq (Centre Régional d’Écoénergétique d’Aquitaine). « L’accès à cette technologie est financièrement élevé et les prestataires ne sont pas tous professionnels. Il faudrait mettre en place un label, une marque de qualité comme cela existe dans le photovoltaïque car des erreurs d’estimation ou d’installation peuvent nuire à la filière. »

La qualité s’impose
Les produits de mauvaises qualité ne sont pas beaucoup moins chers que ceux de bonne qualité. Pour se repérer, l’expérience du constructeur est capitale. « Avec une centaine de fabricants dans le monde 60 % sont à éviter, 30 % sont très jeunes mais à surveiller, 10 % ont 15 à 35 ans d’expérience, explique Jean-Charles Bégé, à la direction commerciale de Sylvidra. Des marques comme Ampair et Kestrel sont sûres. Les Américaines Air Breeze et Skystream offrent un bon rapport qualité/prix. »
Les machines de technologies anciennes (type système à pale fixe) sont 10 à 15 % moins chères mais offrent une production d’énergie divisée par 2 à 3.
Pour vous renseigner, citons le SEPEN (Site Expérimental pour le Petit Éolien de Narbonne) qui teste les turbines. Vous pouvez gratuitement en connaître les résultats en vous connectant sur www.sepen-montplaisir.fr Le SEPEN est financé par la commune de Narbonne, la région, EDF et l’ADEME.

Financement, des aides existent :

Il est possible de bénéficier d’un crédit d’impôt (si vous ne payez pas d’impôt, il vous sera remboursé) de 45 % sur le matériel TTC (hors pose). Ce montant des dépenses de matériel est plafonné à 8 000 ? pour une personne seule (16 000 ? pour un couple). Cette somme est majorée de 400 ? par personne à charge. La TVA à 5,5 % peut-être applicable si l’installation est réalisée par un professionnel, s’il s’agit de votre résidence principale vieille de plus de 2 ans. Suivant les régions, des aides locales sont en place. Renseignez-vous directement auprès d’un conseiller de l’ADEME, du conseil régional ou de votre mairie, parfois des financements sont proposés.

Les phrases clés de Jean-Charles Bégé de la société Sylvidra energy, formateur et distributeur d’éolien domestique, exploitant agricole et professionnel clé en main.
~ Les éoliennes verticales sont plus chères et dédiées aux milieux urbains et périurbains. Les éoliennes horizontales sont en général moins chères (3 à 4 fois) que celles à axe vertical, mais auront besoin de plus d’attention
sur le choix de l’emplacement.
~ En dessous de 4 m/s, une éolienne (ou aérogénérateur) n’est pas vraiment intéressante en termes de production.
~ Plus la surface balayée des pales est importante, plus on va capter l’énergie.
~ Sur le toit d’une maison, les vents sont plus turbulents et gênent donc le fonctionnement optimal de l’éolienne.
~ Une éolienne à axe horizontal doit être placée à une distance d’au moins 7 fois le diamètre des pales pour éviter toute gène acoustique. La société Eoltec recommande une distance de 50 m entre la turbine et l’habitation.
~ La sophistication du calage de pales (pales à pas variables) permet un fonctionnement optimal et sécuritaire lors de vents soutenus et donc une production supérieure là où les éoliennes classiques se mettent en drapeau (en sécurité).


Sandrine Mattéi

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